Les transports publics sont des systèmes complexes, imbriqués, multimodaux qui requièrent l’intervention concertée des communautés de communes, d’agglomération ou urbaines, des métropoles, et des régions.
Les communes sont au cœur de la demande de mobilité des habitants et de l’égalité des territoires. Les transports sont aussi un levier de développement économique et d’articulation des bassins d’emplois.
Les communes et leurs groupements sont en charge des services réguliers de transport public urbain de personnes. Mais elles peuvent aussi être à l’initiative de transports à la demande, d’activités d’autopartage ou visant à favoriser le covoiturage, d’un service public de location de bicyclettes. Les régions sont les chefs de file en matière de coordination et d’intermodalité.
Le financement des transports sera prochainement confronté à un effet ciseaux. D’un côté, les recettes devraient stagner. Les exploitants (en régie ou non) de transports publics urbains se rémunèrent grâce au « versement transport », auquel sont assujetties les entreprises de 11 salariés et plus. Avec la récente loi PACTE et le nouveau mode de calcul du nombre de salariés, cette recette devrait baisser. Mais surtout, le principe de cette recette est régulièrement remis en question par ceux qui y sont assujettis.
De l’autre côté, les dépenses augmentent. Le coût d’exploitation du transport public urbain augmente avec la mise aux normes des véhicules, pour l’accessibilité à tous les publics, la lutte contre la pollution atmosphérique et l’émission de gaz à effet de serre ou encore les mesures contre l’insécurité et la fraude. Progressivement, les opérateurs remplacent la flotte de véhicules pour adopter des véhicules plus propres. Grâce à leurs investissements, les communes ont fait reculer la part du gazole (à hauteur de 54 % en 2016) au profit du gaz naturel et de l’électricité.
BON A SAVOIR… / LE SAVIEZ-VOUS ?
AU CLAIR SUR LES CHIFFRES…
Selon les « chiffres clés » du transport public réalisés par l’Union des Transports Publics et ferroviaires, le transport public urbain dessert 4 098 communes, soit 30,8 millions d’habitants.
En 2016, plus de 6 milliards de voyages ont été réalisés dont 46 % hors de l’Ile-de-France.
Avec 44,6 milliards de « voyageurs-kilomètres » transportés en 2017, le transport collectif urbain représente près du quart du transport collectif de voyageurs en France (intégrant en plus l’aérien, le ferroviaire, le fluvial, les transports interurbains par autocar).
ELLES INNOVENT…
La communauté urbaine de Dunkerque (59) a lancé une expérimentation en proposant la gratuité du transport public urbain. Résultat ? Premier effet positif, le pouvoir d’achat des administrés augmente, notamment parmi les classes populaires. Deuxième effet, l’utilisation de la voiture a diminué, réduisant la pollution et les nuisances sonores dans la ville. Enfin, uniquement grâce à la gratuité, la fréquentation des bus a augmenté de 50 %. Dans une ville de Dunkerque où on compte 28 % de chômeurs et 30 % des ménages avec un revenu annuel inférieur à 10 000 euros, la gratuité des transports est une expérience qui devrait améliorer la mobilité géographique et sociale du territoire.
“Tout citoyen, tout usager qui changerait son comportement et irait par exemple de la voiture vers les transports en commun, vers les mobilités douces, pourrait se voir créditer de gratifications lui permettant de bénéficier d’autres services à des prix réduits par exemple.”
Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes-Métropole (38) Entretien avec France Bleu le 18/10/2018 (Article)